mardi 27 janvier 2009

III - Dossiers réglés de manière satisfaisante, mais avec lenteur et après relances multiples

Dans certaines réponses émanant de la DPMA (devenue la Direction des Statuts, des Pensions et de la Réinsertion Sociale, ce changement d'étiquette n'ayant apparemment aucune incidence sur ce dossier), pour tenter de se justifier, les signataires rappellent quelques dossiers qui ont fini par aboutir, à la suite des requêtes de Mme Eve-Line BLUM-CHERCHEVSKY. Voici dans quelles conditions elle a pu, en effet, obtenir satisfaction.

Elle doit tout d'abord rendre un hommage tout spécial à Mme. Solange A***, qui était alors directrice de la DPMA, et qui est intervenue, en décembre 2003, de manière extrêmement efficace sur un point particulier concernant le seul convoi 73 : elle a obtenu que les actes de décès concernant les déportés de ce convoi soient tous rédigés de la même manière, conformément à l'Histoire et à la Géographie (annexe 22).

1) À savoir que les 878 hommes juifs que ce convoi déportait vers les pays Baltes sont morts à Kaunas (Lituanie) ou à Reval (Estonie), sans que l'on sache, pour la plupart d'entre eux, dans lequel de ces deux pays ils ont été exterminés. Or, jusqu'à l'intervention de Mme. Solange A***, on pouvait relever des dates et des lieux de décès aussi fantaisistes que possible concernant les déportés du convoi 73 (comme on le constatera dans al partie de ce dossier consacrée à ce convoi).

2) Le dossier d'Eugène BLUM (père du mari de Mme Eve-Line BLUM-CHERCHEVSKY) : il leur a fallu dix années de démarches variées (pièces justificatives à l'appui) pour obtenir que son acte de décès soit correctement rédigé et transmis à la mairie du lieu de sa naissance, et à la mairie de son lieu de résidence.

3) Le dossier du bébé André BLUMBERG évoqué dans des lettres du 28 novembre 2005 et du 6 décembre 2006 : à cette date, il avait été indiqué que l'arrêté le concernant était « en instance de signature » ; toujours est-il que l'arrêté en question, daté du 12 juillet 2007 (soit 19 mois après la lettre du 6 décembre 2006), a été publié au Journal Officiel du 7 août 2007.
Il aura donc fallu à Mme Eve-Line BLUM-CHERCHEVSKY quatre ans de démarches et de relances pour obtenir gain de cause...

4) Le dossier de Jakob REDER : dans une lettre de M. Michel S***, directeur du cabinet du Secrétaire d'État à la Défense et aux Anciens Combattants, il précise : « s'agissant du dossier relatif à l'état civil de Monsieur Jakob REDER, je suis en mesure de vous informer que ce dossier va être régularisé très prochainement ».

Il faut rappeler ici que le Procureur de la République de LYON (dernière adresse connue de ce déporté) s'était refusé à toute intervention (il ne s'agit donc plus ici d'une mauvaise interprétation de la loi... mais d'un refus pur et simple de l'appliquer) (
annexe 23).

Il a donc fallu faire appel au Tribunal de Grande Instance de PARIS, après quelques difficultés, le Vice-Procureur du Parquet du Tribunal de Grande Instance de PARIS ayant cru devoir exiger, par lettre du 6 décembre 2007, « tout document justifiant de l'état civil, de la situation matrimoniale et professionnelle et de l'adresse du déporté (acte de naissance, acte de mariage, actes de naissance de ses enfants ou copie de documents familiaux) ». (annexe 24)

et la fille de Jakob REDER s'étant refusée à produire ces documents, non prévus par la loi de 1985, le jugement déclaratif de décès concernant Jakob REDER a été rendu le 25 juin 2008 par le Tribunal de Grande Instance de PARIS (toutefois, au 1er novembre 2008, l'arrêté ministériel le concernant n'a pas encore été publié). Il aura fallu près de cinq ans de démarches, à la fille de Jakob REDER et à Mme Eve-Line BLUM-CHERCHEVSKY, pour obtenir satisfaction.

D'autre part, cet acte de décès comporte une erreur qui nécessitera un arrêté rectificatif (
annexe 25)

Jakob REDER n'est pas décédé à KAUNAS (Lituanie)(annexe 22, pour mémoire)

mais à « à Kaunas (Lituanie) ou à Reval (Estonie) » comme l'a admis Mme Solange A***.


5) Enfin, pour mémoire :

dans deux autres lettres (M. MEKACHERA, Ministère des Anciens Combattants, 15 mars 2006 (
annexe 15) et M. Daniel A***, Ministère de la Défense, 18 avril 2006 (annexe 17) sont évoqués les dossiers de sept déportés comportant des erreurs signalées par les soins de Mme Eve-Line BLUM-CHERCHEVSKY, et le signataire de la lettre écrit « L'Officier d'état civil habilité du Ministère de la Défense a procédé à une rectification administrative des actes de décès des cinq premiers déportés cités, et que leurs noms figureront dans le texte d'un prochain arrêté ministériel tenant compte des modifications apportées ». Or, au 1er novembre 2008, aucun arrêté ministériel n'a été publié concernant ces cinq personnes...

Pourtant, en ce qui concerne les hommes, ils faisaient bien partie du convoi 73, et en ce qui concerne les femmes dont il est question (plus deux autres dont les noms ont été relevés par la suite), l'erreur est flagrante puisque, d'une part, le convoi 73, seul convoi français qui ait été dirigé vers les pays Baltes, n'emmenait que des hommes dans la force de l'âge, et d'autre part, le nom de ces femmes figure dans les listes de Drancy, au départ d'autres convois que le convoi 73.

Dans la même lettre, datée du 18 avril 2006, il était également question de l'enfant André BLUMBERG, évoqué précédemment dans le présent dossier, en ce sens que son nom allait figurer dans un arrêté ministériel portant attribution de la mention « Mort en déportation » sur son acte de décès. Comme indiqué ici précédemment, cet arrêté a été publié le 12 juillet 2007 (
annexe 26)

soit 15 mois après envoi de la lettre de la Direction des Statuts, des Pensions et de la Réinsertion Sociale...


Par conséquent, il ne faut pas se laisser leurrer : les quelques dossiers pour lesquels il a été donné satisfaction à Mme Eve-Line BLUM-CHERCHEVSKY ne représentent qu'une infime petite parcelle de l'iceberg général, leurs rectifications ont été obtenues à l'arraché, et le mettre en exergue pour tenter de démontrer la pseudo-efficacité des services compétents n'est pas très honnête dans la mesure où il s'agit de l'arbre qui cache la forêt.

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